Nous sommes enfin partis.
Tous ensembles.
Nous étions tous très prêts à aller dans le chemin du royaume inconnu des très puissants. Nous étions tous bien équipés de tous ce qu’il nous fallait pour le voyage. Il y avait entre nous des hommes très forts. Des fois ils me faisait peur même a moi qui était leur compagnon de voyage.
Des hommes très forts et très intelligents, des hommes qui guidaient et des hommes qui suivaient, des femmes qui motivaient le groupe de rester ensemble et de ne pas se disputer entre eux.
C’était une sacrée équipe.
Je m’étonnais des fois comme c’était possible d’avoir autant de gens différents et pourtant unis tellement bien. Je m'étonnais de cette puissance unie dans un groupe pareil.
Il y avait de tout, vraiment de tout.
J’étais la moi aussi. Et pourtant je n’étais pas spécialement forte. J’avais une bonne vue de loin et je servais de sentinelle des fois. Mais c’est tout. C’était ça mon atout. Mon arme secrète était mes yeux.
Quelle énergie nous traversait ? Je ne sais pas l’expliquer. C’était une énergie de celles qui te font vibrer le cœur et qui te font sentir comme si le poids des jambes n’existe pas. Comme quand on entend un chien qui saute très près de nous en aboyant et on se rend compte qu’il est attaché. Il y à une sorte de soulagement qui fait disparaître les jambes.
Comme ça, je marchais sans jambes dans ce groupe. Et je regardais tous ces types remarquables. Une vague d’hommes et de femmes qui avançait dans le chemin vers le Royaume des très forts.
Ce Royaume des très forts était toujours considéré par tout le monde comme un lieu impossible à rentrer. C’était le royaume des plus forts, des géants et des dragons. Ils étaient tous énormes. Ils avaient un puissance de montagnes intouchables. Personne n’avait jamais envisagé de s’approcher à cette partie du monde. Complètement inaccessible par nous, les simples hommes.
Dans ce royaume vivaient des dragons avec une peau faite de rochers et des yeux de feu. Rien ne pouvait les effleurer car ils étaient contournés de vents puissants qui les protégeaient de tout et de tous. Tout le monde savait qu’ils avaient des pouvoirs magiques pour faire tout ce qu’ils avaient envie de faire. Leur pouvoir est inaccessible. Tout le monde le sait que ces dragons sont la depuis des millénaires, ils n’ont jamais eu de difficultés à survivre. Ils ont survécu aux grandes sécheresses et aux orageuses inondations. Ils ont continué à Régner et à vivre tranquillement quand tous les autres royaumes étaient en guerre et les populations se faisaient dévorer par les maladies. Ils ont toujours été là. Et personne n’a jamais osé les rapprocher.
Et nous voilà. Notre ridicule équipe de gens très forts.
On allait vers le royaume des très puissants. En sachant qu’on n’allait jamais revenir entiers. Ou peut-être, qu’on n’allait jamais revenir, tout court. En s’approchant au royaume nous avions toujours le poids qui disparaissait. On ne sentait pas la fatigue ni le froid. A un moment nous avons traversé une rivière en passant à travers l’eau froide et claire. Il y avait des rochers dessus et nous avons pu passer sans se faire embarquer par l’eau. Il y avait des gros poissons dedans. J’ai vu à un moment un de nous, un des plus puissants, moitie homme et moitie cerf, plonger dans l’eau pour empêcher qu’un de ces poissons morde le pied d’un autre homme. Il l’a abattu d’un coup avec sa seule corne et il l’a porté sur sa tête pour l’utiliser comme nourriture plus loin dans le voyage. C’était un moment impressionnant. De voir cette puissance d’animal se manifester là-dedans. Dans l’eau claire de la rivière.
On se rapprochait toujours du royaume. Avec une légèreté et une volonté très vive.
Je me rappelle bien le moment ou l’herbe est devenue très verte et le sol a commencé à devenir une couverture d’une mousse épaisse. Elle devrait être très âgée. Elle était souple, humide et très agréable sous le pied.
D'un coup nous avons vu un dos de dragon. Il était énorme. Il était comme une montagne. Comme un rocher qui ne finissait plus. Il était debout. Très grand, très immobile. Très lourd. On s’est arrêté au pied de sa queue. Elle ne bougeait pas. C’était bizarre de la voir si près de nous. Elle aussi état recouverte de mousse et de lichens comme les rochers.

Elle était calme. Il n’y avait pas de vent. Nous étions impressionnés, immobiles devant cette immobilité. Qui sait combien de tempos nous avions passé comme ça. A la regarder.
Puis j’ai aperçu un de nous, celui qui était le plus bête de la compagnie, que nous avions apporté avec nous pour ne pas le laisser seul, sortir son épée et faire une griffure toute droite.
Oooohhhhh, quelle bêtise. Tout le monde c’est réveillé de son émerveillement et le moment que ils se préparaient de sortir une marée de mots de leurs bouches, contre le petit gars, le dragon a bougé.
Le dragon a commencé à vibrer.
Le dragon a commencé de s’écrouler en petits morceaux. Les rochers se sont écroulés de sa peau et ils tombaient à droite et à gauche de partout. C’était une énorme chute de rochers et la terre vibra. Tout le monde était terrifie par ce changement choquant de la paix d’avant. Quelques minutes après il ne restait là qu’un tas de pierres et de rochers. Le dragon était démoli. Nous avions les yeux grands ouverts et nous n’arrivons pas à y croire. Apres tout ça, nous nous sommes remis en marche pour arriver au centre du royaume. Il faisait beau. On a repris nos forces et on était entiers.
Le chemin était étonnamment facile. Le centre du royaume n’était vraiment pas loin.
La terre était couverte avec une mousse très douce jusqu'au bout.
C’était beau. Le ciel était clair. Il y avait des montagnes au loin. On n’a rencontré personne dans le chemin. C’était inhabité. Ou alors on n’arrivait pas à s’apercevoir des habitants. On avait peur qu’ils avaient utilisé leurs pouvoirs magiques pour devenir invisibles et qu’à un moment ils allaient nous attraper tous ensemble.
Et finalement, tout dans le centre. On a perçu une araignée. Elle était toute petite et toute mignonne.
Elle avait des petits yeux verts et elle avait tissé autour d’elle une petite cité. Des petites maisons d’araignée. Toutes rondes, avec des petites fenêtres, rondes elles aussi. Et elle sautait d’une maison à l’autre comme si elle était contente de voir que quelqu'un avait fait le chemin jusqu'à à chez elle.
On était, encore pour une fois, avec les yeux grands ouverts et on n’arrivait pas à y croire.
C’était ça les grands puissants du royaume ? C’était cette petite bête qui paraissait complètement impuissante entre nous. Avec ces fines patounes ! Elle était trop mignonne pour lui faire quoi que ce soit.
On l’a donc laissé en paix et on est partis en abandonnant nos cuirasses et nos armes derrière nous.
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